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NON : le narco-trafic n'est PAS un narco-terrorisme : "IT'S THE ECONOMY, STUPID !" (c'est l'économie, imbécile !)

Le pays va mal. Les faillites et les licenciements se multiplient, tandis que les créations d'emplois se font rares, et que les "bayby boomers" arrivent à la retraite. Rien ne semble pouvoir stopper la croissance de la dette. Sa charge annuelle (les intérêts) approche des 60 milliards, assèchant les moyens de l'Etat. Le personnel politique, s'il semble mesurer la gravité de la situation budgétaire, ne propose aucune solution structurelle, capable d'enrayer ce qu'on appelle désormais "la spirale de la dette". Il sait, ce personnel politique, qu'il y perdrait le soutien du tout petit nombre (0,15%) d'entreprises très puissantes, qui de leur côté ont bien compris que le moyen de protéger leurs profits était d'en consacrer une partie au contrôle des médias et de l'avenir politique du pays.

L'immobilisme politique issu des dernières législatives, à cet égard, doit parfaitement les satisfaire. Pour les conditions de leur profits (57% du PIB), c'est la garantie d'un "statu quo", dont tout laisse à penser qu'il sera fatal à notre espèce. Mais pour l'instant, ce sont les appels désespérés du premier ministre appelant à "regarder la situation budgétaire avec lucidité" - dont Total ou Publicis se moquent bien - qui accaparent toute l'attention, et empêchent de voir "l'éléphant dans la pièce" : la déferlante de l'Intelligence Artificielle, qui en moins de 5 ans, ôtera toute valeur à l'emploi humain, et portera le coup de grâce aux finances publiques en faisant disparaître les revenus du travail.(1)

Les citoyens français l'ont bien compris. Ils doivent renverser la table, pour rompre cet immobilisme économique. Au centre de l'échiquier, les macronistes, démonétisés pour s'être prétendus réformateurs. Du côté droit, des personnalités surnageant avec peine, plombées par le souvenir de l'impuissance de Jacques Chirac ("la fracture sociale", "notre maison brûle"), puis par celle de Nicolas Sarkozy ("les racailles", "le Grenelle de l'environnement"). A gauche un rêve mitterrandien fatigué récitant des voeux pieux de "plein emploi", que tentent de ressuciter des gens résolus à ne parler qu'à leur base électorale, et pour qui l'économie se résume à la fiscalité et à la protection de la nature. Et pour compléter ce vilain tableau, une extrême droite, qui ratisse tous les mécontentements, en faisant pleurer les français dans les chaumières sur leur splendeur passée ou sur l'"ordre moral" perdu. Une extrême droite qui salive à présent, à la perspective de devenir à son tour la marionnette du "marché libre et non faussé", alors que c'est précisément ce principe, placé tout en haut des traités européens qu'il faudrait renverser !

Cette décomposition politique fausse toutes les analyses. Les récents propos du Président Macron sur le trafic de drogues, renvoyant la responsabilité du trafic aux "consommateurs bourgeois, qui vont acheter leur came au petit gars du quartier", montrent que l'introspection politique pour apporter des réponses honnêtes aux problèmes de pauvreté n'est plus de mise. Pourquoi les consommateurs de stupéfiants se droguent-ils, en mettant leur santé en danger ? Pourquoi les revendeurs de stupéfiants se livrent-ils à une activité illégale aussi dangereuse ? ce sont ces questions, auxquelles il faudrait répondre. Aux propos du Président ont succédé ceux de David Lisnard, parlant de "Narco-terrorisme". Ce vocable, lancé dans ce "moisi" politique n'a pas choqué, alors qu'il s'apparente beaucoup à ce que Poutine avait dit autrefois aux Tchétchènes : "on vous buttera jusque dans les chiottes !".

Sénateurs, députés, membres du gouvernement, ce terme "Narco-terrorisme" n'a rebuté personne. La classe politique, faute d'analyser les causes de l'accroissement des inégalités, calque peu à peu ses positions sur celles du RN, un parti que l'on sait impatient d'amplifier la violence d'Etat contre certains quartiers, à l'image de ce qui se fait au Brésil dans les favelas. Une violence policière se substituant à la justice, et des policiers autorisés à tuer par centaines !

Où mène cette idée de narco-terrorisme ?
120 morts dans les favelas, suite à une expédition de la police
Est-ce cela, que l'on veut en France ? Le pays des Lumières n'aurait rien d'autre à proposer pour vivre en commun que cette répression "dégueulasse" ? Que faut-il répondre à ce terme de "narco-terrorisme", suggérant qu'une partie de la population est sous l'emprise d'une illégalité fanatique ? Ce qu'un conseiller de Bill Clinton avait rétorqué à l'un de ses contradicteurs. "it's the economy, stupid !"

"It's the economy stupid", premièrement à cause de la situation de l'emploi dans ces anciens quartiers ouvriers, où le taux de chômage culmine souvent à 60% depuis plus de 40 ans. Le trafic de stupéfiants est venu remplacer les revenus du travail salarié d'autrefois.

"It's the economy stupid" ensuite, parce que la demande de drogues augmente, à cause du chômage et de la précarité d'une part qui donnent envie de fuir la réalité, à cause de la rivalité entre salariés d'autre part, qui donne envie de se doper, comme les coureurs du tour de France.

"It's the economy stupid" troisièmement, parce que le trafic de drogues qui était autrefois une activité "de niche", est devenu un marché global très concurenciel. Cela fait baisser les prix, et on connait de longue date la façon de régler les problèmes de concurence dans la mafia.

"It's the economy stupid" enfin et surtout, parce que le commerce des drogues et de l'économie parallèle, c'est 5% du PIB, et des rentrées d'argent qui incubent le reste de l'activité - tout à fait légale celle là - dans les quartiers défavorisés. Or 5% du PIB, il se trouve que c'est aussi le montant de l'aide publique aux entreprises, et on est donc en droit de penser le trafic de drogues sert aussi les profits des entreprises du CAC40, principales bénéficiaires de ces aides !

Devant l'ampleur du phénomène, la police est débordée, et on comprend son désarroi. Mais alors c'est quoi, au juste, le projet ?

Contrat social rompu :
"Je ne comprend pas là...c'est quoi le projet ?"
Bac Nord, Cedric Jimenez (2020)
Il n'y en a pas, de projet. Nous devrions en avoir un, si nous mesurions le potentiel de destruction de la fin du travail humain, car le futur s'annonce encore pire ! Elon Musk à Londres, n'a-t-il pas déclaré au premier ministre anglais Rishi Sunak lors d'un entretien consacré à l'IA : "il arrivera un moment (...) où nous n'aurons plus besoin d'aucun jobs". Nous sommes prévenus... Aucun job = aucun revenus légaux ! Comment enrayer l'économie parallèle dans ces conditions ?

Les signes de cette disparition du travail sont déjà partout ! Si on ne les voit pas, c'est qu'on y met beaucoup de mauvaise volonté ! Plus de 800 morts dans la rue l'an dernier, environ 10 millions de citoyens sous le seuil de pauvreté, 3000 enfants dans la rue, croissance du nombre de divorces, du nombre de féminicides (3 hier !), du nombre d'assassinats de conjoints, du nombre attaques au couteau, du nombre d'écrasement par voiture bélier, du nombre de personnes incarcérées (80 000), du nombre de 15-65 ans sans activité (environ 5 millions), du nombre de dépressions et de maladies psychiques, du nombre de burn-outs, de voitures brûlées, de fraudes à la carte bancaire, de suicides dans la police...Tous ces signes, quel acharnement le monde politique met à ne pas les voir !

Où peut conduire cette dérive du capitalisme vers les activités illégales ? La robotisation, les logiciels, les délocalisations, ont déjà réduit le nombre d'heures travaillées à 47,3 milliards. A combien d'emploi de 35h correspondent ces heures de travail "légal" ? à seulement 26 millions d'emplois ! C'est bien trop peu pour une population de 70 millions ! Si rien n'est proposé pour accompagner cette tendance, alors en France comme en Equateur ce sera la guerre des gangs, et les gens finiront par se jeter les uns sur les autres.

L'abandon des pauvres et des démunis à leur triste sort, c'est peut-être ça le projet, en définitive, ou plutôt le non-projet. Non pas une déclaration de guerre aux pauvres, dont l'immoralité sauterait aux yeux de tout le monde, non, mais un consentement à un "laisser-faire laisser-aller" terminal, une sorte de "Munich Social" secret, aussi condamnable que le nazisme dans ses objectifs, pour s'être donné le droit de tuer les pauvres. C'est cela que véhicule déjà, le terme de "narco-terrorisme".

Emmanuel Macron en campagne (2017) :
"parce que c'est notre projet !"
Vincent de Blois, le 21 11 2025, modifié le 29.

(1) Est-il encore utile de discuter de l'âge légal du départ à la retraite, dans cette perspective de disparition totale du travail humain, qui privera la Sécurité Sociale de toute recette ?

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NO: Drug trafficking is NOT narco-terrorism: "IT'S THE ECONOMY, STUPID!"

The country is doing badly. Bankruptcies and layoffs are multiplying, while job creation is scarce and the “baby boomers” are reaching retirement age. Nothing seems capable of stopping the growth of public debt. Its annual burden (interest payments) is approaching 60 billion, draining the State’s resources. The political class, though seemingly aware of the seriousness of the budgetary situation, proposes no structural solution capable of stopping what is now called “the debt spiral”. This political class knows it would lose the support of the tiny number (0.15%) of very powerful companies, which have understood that the way to protect their profits is to devote part of them to controlling the media and the political future of the country.

The political inertia resulting from the most recent legislative elections must, in this respect, suit them perfectly. For the conditions of their profits (57% of GDP), it guarantees a “status quo” that appears destined to be fatal to our species. But for now, it is the desperate appeals of the Prime Minister urging us to “look at the budget situation with lucidity” — appeals that Total or Publicis care little about — that capture all the attention, preventing us from seeing the “elephant in the room”: the surge of Artificial Intelligence, which in less than 5 years will strip human labor of all value and deliver the final blow to public finances by making wage-based income disappear.(1)

French citizens have understood this well. They must flip the table to break this economic paralysis. At the center of the political landscape, the Macronists, discredited after claiming to be reformists. On the right, personalities barely staying afloat, weighed down by memories of the powerlessness of Jacques Chirac (“the social divide”, “our house is burning”), and later of Nicolas Sarkozy (“the scum”, “the Grenelle for the environment”). On the left, a tired Mitterrandian dream reciting pious hopes of “full employment”, revived by people determined to speak only to their electoral base, and for whom the economy boils down to taxation and nature protection. And to complete this gloomy picture, a far-right that rakes in all discontent, making the French weep over their lost past glory or over a lost “moral order”. A far-right now salivating at the prospect of itself becoming the puppet of the “free and undistorted market”, even though it is precisely this principle, placed at the top of European treaties, that must be overturned!

This political decay distorts all analyses. Recent comments by President Macron on drug trafficking, blaming the traffic on “bourgeois consumers who go buy their stash from the kid in the neighborhood”, show that political introspection aimed at providing honest answers to poverty is no longer on the agenda. Why do drug consumers take drugs, endangering their health? Why do drug dealers engage in such an illegal and dangerous activity? These are the questions that should be answered. Following the President’s comments came those of David Lisnard, speaking of “Narco-terrorism”. This term, thrown into this political “rot”, shocked no one, even though it resembles what Putin once said to the Chechens: “we’ll get you even in the toilets!”.

Senators, deputies, members of government — the term “Narco-terrorism” repelled no one. The political class, failing to analyze the causes of growing inequality, is gradually aligning itself with the positions of the RN, a party known to be eager to intensify State violence against certain neighborhoods, as is done in Brazil’s favelas. A police violence replacing justice, with police officers allowed to kill by the hundreds!

Where does this idea of narco-terrorism lead?
120 dead in the favelas following a police raid
Is this what we want in France? Does the country of Enlightenment have nothing else to offer for living together than this “disgusting” repression? What should we respond to this term “narco-terrorism”, suggesting that part of the population is under the grip of fanatical illegality? What one of Bill Clinton’s advisors once replied to an opponent: “it’s the economy, stupid!”

“It’s the economy, stupid”, first of all because of the employment situation in these former working-class neighborhoods, where unemployment has often reached 60% for more than 40 years. Drug trafficking has replaced the wage income of the past.

“It’s the economy, stupid” also because drug demand increases due to unemployment and precariousness, which make people want to escape reality, and because of rivalry among employees, which makes people want to dope themselves like riders in the Tour de France.

“It’s the economy, stupid” thirdly, because drug trafficking, once a “niche” activity, has become a highly competitive global market. This lowers prices — and we’ve long known how competition problems are resolved in the mafia.

“It’s the economy, stupid” finally and above all, because the drug trade and the informal economy account for 5% of GDP, and revenue that sustains the rest of the (perfectly legal) activity in disadvantaged neighborhoods. And it so happens that 5% of GDP is also the amount of public aid to companies, so we are entitled to think that drug trafficking also serves the profits of CAC40 firms, the main beneficiaries of these subsidies!

Given the scale of the phenomenon, the police are overwhelmed, and their distress is understandable. But then what exactly is the plan?

Social contract broken:
“I don’t understand… what’s the plan?”
Bac Nord, Cedric Jimenez (2020)
There is no plan. We should have one if we understood the destructive potential of the end of human labor, because the future looks even worse! In London, didn’t Elon Musk tell the British Prime Minister Rishi Sunak, during an interview on AI: “there will come a point (…) where we will no longer need any jobs”. We have been warned… No jobs = no legal income! How can we stop the informal economy under these conditions?

The signs of this disappearance of work are everywhere already! If we fail to see them, it is because great effort is being made not to see them! Over 800 deaths in the streets last year, around 10 million citizens below the poverty line, 3,000 children in the streets, rising numbers of divorces, femicides (3 yesterday!), spousal murders, knife attacks, ramming car attacks, incarcerated people (80,000), 15–65-year-olds without work (around 5 million), depression and mental illness, burnouts, burned-out cars, credit card fraud, police suicides… All these signs — what determination the political world shows in refusing to see them!

Where can this drift of capitalism toward illegal activities lead? Robotization, software, and outsourcing have already reduced the number of hours worked to 47.3 billion. How many 35-hour jobs do these “legal” work hours represent? Only 26 million jobs! Far too few for a population of 70 million! If nothing is proposed to accompany this trend, then in France as in Ecuador it will be gang warfare, and people will end up tearing each other apart.

Abandoning the poor and destitute to their sad fate — perhaps that is the plan, or rather the non-plan. Not a declaration of war on the poor, whose immorality would shock everyone, no: rather a consent to terminal “laissez-faire, laissez-aller”, a kind of secret “Social Munich”, as condemnable as Nazism in its objectives, for having given itself the right to kill the poor. This is what the term “narco-terrorism” already conveys.

Emmanuel Macron during the 2017 campaign:
“because it’s our project!”
Vincent de Blois, 21/11/2025, modified on the 29th.

(1) Is it still useful to discuss the legal retirement age, given this prospect of the total disappearance of human labor, which will deprive Social Security of all revenue?

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