Trouver un autre nom que "fascisme" à un système aussi dangereux que le fascisme. La "Capicratie" ?
Les appels du commandant Cousteau, puis les rapports alarmants du GIEC, puis les cris d'alarme de nombreuses associations, rien de tout cela ne semble avoir d'effet sur le réel : les émissions de co² continuent d'augmenter(cf le giec), les plastiques continuent d'envahir les mers, et le gaspillage d'énergies et de ressources semble rester sans limite.
Depuis une quinzaine d'années, le personnel politique convaincu de la prise de conscience des citoyens, reprend ces menaces à son compte, et tente des mesures auxquelles se heurtent rapidement des intérêts particuliers. Il y renonce alors, à l'image de N. Sarkozy déclarant au salon de l'agriculture "ces questions d'environnement (..) ça commence a bien faire"(1), ou d'Emmanuel Macron édulcorant les mesures préconisées par la Convention Citoyenne pour le Climat au point d'être accusé de faire du "green washing politique".
Ces 15 années de "non-résultat" malgré beaucoup de belles paroles, apportent la démonstration que MÊME EN DEMOCRATIE, NOUS SOMMES IMPUISSANTS A REGLER LES PROBLEMES D'ENVIRONNEMENT. Le même sentiment d'impuissance politique règne en matière sociale, où tout progrès semble désormais impossible : 500 morts dans la rue depuis 40 ans, banlieues gagnées par le chômage, l'économie parallèle et l'islamisme, hôpitaux et services d'urgence en difficulté, et tout celà en dépit d'un endettement de l'Etat qui ne cesse de croître depuis 40 ans(2).
Comme toujours quand le sentiment d'impuissance gagne les citoyens, l'incompréhension et la haine progressent et le mot de "FASCISME" est rapidement prononcé. Le président Macron s'est défendu de tout fascisme, suite à la crise des Gilets Jaunes. Nous sommes en République, "le meilleur système qui soit", et si certains en doutent, "eh bien qu'ils essaient le fascisme et on en reparlera !". Le terme fascisme est sans doute exagéré, bien que certaines mutilations arbitraires de gilets jaunes rappellent inévitablement les basses oeuvres de la Gestapo. Mais si le nazisme pouvait être comparé à un tigre bavant de haine qu'il fallait abattre de toute urgence, les dégradations environnementales se comparent d'avantage à un hippopotame entreprenant de nous marcher sur la poitrine. C'est plus progressif, mais nous savons que cela nous tuera aussi.
Qu'est-ce donc alors qui nous empêche d'agir avec efficacité ? Nous avons pourtant les solutions technologiques pour remédier à presque tous les problèmes. Quel est donc ce pouvoir invisible surplombant la démocratie, qui semble vouloir notre mort en figeant ainsi notre organisation sociale, si ce n'est pas une nouvelle forme de "fascisme" ?
Les grandes démocraties ne partagent pas que la République, elles partagent aussi le capitalisme. Et c'est dans cette alliance entre capitalisme et démocratie qu'il faut chercher la réponse. En France, 57 % des profits - autrement dit 57% du PIB marchand - sont réalisés par seulement 0,15% des entreprises du pays (6000 GE et ETI sur un total de 4 millions d'entreprises (3)). Et qu'observe-t-on par ailleurs ? des écoles comme Polytechnique ou l'Ena qui forment aussi bien à l'administation publique qu'à celle des grandes entreprises, et des élus qui font des aller-retours entre ces grandes entreprises et l'administration publique...dès lors, est-il étonnant que pour ces élites, l'intérêt de ces grandes entreprises et l'intérêt de l'Etat ne fasse plus qu'un ?
Ces 6000 entreprises donnent le "LA" de la politique qui est menée dans le pays. Grâce aux parts qu'elles possèdent dans les médias d'information, elles jouissent d'une sorte de MONOPOLE D'INFLUENCE pour faire émerger les candidats qu'elles estiment "intéressants" à proposer à nos suffrages (Par "interessant", comprendre ceux qui ne menacent pas d'altérer leur activité, leurs missions d'influence, ou leurs profits). Ces pratiques ont fini par gommer les différences entre politiques de droite et politiques de gauche.
Ce cooptage de candidat fut particulièrement remarquable lors de l'élection présidentielle de 2017 : l'explosion en plein vol de la candiature de François Fillon - alors que suite à la primaire, sa victoire semblait "sur des rails" - a soudain pris de cours cet "establishment des affaires" qui s'est alors empressé de soutenir à la hâte un candidat de substitution, et on se souvient de la soudaine vague de louanges, venue de toutes parts nous vanter à la télévision et dans les magazines les qualités exceptionnelles d'Emmanuel Macron ! Les autres candidats savaient, eux, qu'ils n'avaient aucune chance...C'était Emmanuel Macron qui avait "le ticket".
2016 : François Bayrou doublé au centre par E Macron, dévoile le "pot aux roses".
C'est pourtant dans l'activité de ces 6000 entreprises qu'il faut chercher très vite des solutions aux problèmes environnementaux et sociaux. La démocratie doit disposer d'un droit de véto sur leur projets, sur leurs conditions de production, sur les ressources qu'elles utilisent, sur les pollutions qu'elles génèrent...Or ce sont justement ces mêmes 6000 entreprises auxquelles nos élites ne veulent pas toucher ! Le meilleur exemple pour illustrer ceci - même si ce sont des entreprises américaines - est le problème des bouteilles en plastiques, qui envahissent les océans. La solution serait pour Coca Cola ou ses concurrents de revenir aux bouteilles consignées. Il n'y a là rien de difficile ou coûteux, et pourtant, nos élus n'envisagent même pas de le leur proposer ! Au lieu de cela, l'Etat organise le recyclage des flacons en plastique, aux frais du contribuable !
Le contribuable doit payer, c'est le stratagème de ces élites cooptées pour que les citoyens soient convaincus que le gouvernement fait quelque chose, alors qu'il ne touche à rien d'important. Il paie la collecte des déchets, les suventions pour se convertir à l'électrique, il paie la formation des entreprises, les subventions pour relocaliser ou attirer de nouvelles entreprises, il paie aussi les intérêts de la dette, et il paiera par l'augmentation de ses factures d'électricité les nouvelles centrales nucléaires EPR ! (alors qu'un véritable progrès viserait à développer le Nucléaire non pressurisé). Mais "PAS TOUCHE" à l'activité de ces 0,15% d'entreprises, qui doit rester aussi libre que possible !
Proposons donc un autre mot que "fascisme" pour désigner ce nouveau péril mortel. Appelons "CAPICRATIE" ce sytème libre et démocratique, sélectionnant ses élites pour ne proposer aux élections que des candidats dévoués aux intérêts de ces firmes. Ce sera beaucoup mieux que "DEMOCRATIE". Et distinguons rapidement les véritables démocrates des capicrates sans s'occupper de savoir s'ils sont de droite ou de gauche ! car ces derniers nous tueront un peu plus lentement, mais tout aussi sûrement que les fascistes ont essayé de le faire.
Vincent de Blois, le 25 août 2022, modifié le 30. Ajout de la vidéo de F. Bayrou le 18 12 2024