C’est curieux cette idée que le dépassement de la capacité de charge par notre espèce serait le facteur prédominant de notre incompréhension collective face à l’impuissance politique, provoquant ensuite la haine et la polarisation que l’on observe dans beaucoup de pays.
Je pense pour ma part que cette haine provient de la frustration, qui émerge depuis 50 ans dans une part de plus en plus importante de la population ; et que cette frustration ne trouve pas son origine dans les premières catastrophes imputables à l’effet de l’effet de serre ou les dégradations écologiques diverses, mais plutôt dans le matraquage publicitaire qui crée des besoins, tandis que la disparition du travail, en privant les gens de revenus, empêche de les satisfaire (1).
C’est peut-être le crime écologique majeur dont on ne parle pas : celui de laisser provoquer des besoins partout dans le monde, lorsqu’on les sait délétères pour le climat, pour l'océan, et même pour la santé.
Et je ne suis pas d’accord avec vous : les politiques PEUVENT faire quelque chose, mais il faut qu’ils soient un peu courageux, et pour cela, il faut qu’ils soient soutenus par une grande part de la population et que celle-ci ait BIEN COMPRIS son problème, y compris son problème démocratique. C’est pourquoi j’en veux beaucoup à Emmanuel Macron, parce que je sais depuis son discours de Davos, qu'il a parfaitement COMPRIS TOUS LES PROBLEMES DU CAPITALISME ET DE LA COURSE A LA CROISSANCE. Mais il n’a pas même levé le petit doigt pour tenter de l’expliquer, il ne fait que des coups de mentons, en retroussant ses manches.
J’ai fini par penser qu’il en avait pris son parti, celui des plus aisés, et tant pis pour les autres.
Vincent de Blois
(1) Cette haine devient proactive (black blocks, Trumpisme armé, règlements de compte entre gangs..) quand l'accroissement des inégalités menace de ne plus pouvoir répondre à des besoins biologiques tels que se loger ou se soigner, et crée inévitablement de la délinquance et du crime.